Freud, quand « la chair » inconsciente nous parle

 

Par Adnan MOURI 

Chercheur chroniqueur

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Sur l’aspect  des échanges fructueux qui   ont  pris toutes leurs  aises pour décrypter la négation  du psychisme  et l’intériorisation des normes  couplées  à la flânerie psychique, une universitaire avait  publié un article  sur Freud  et la place du père dans son essai, totem et tabou.

 

Devant des bribes de paroles trébuchantes dans un environnement soumis à l’injonction de l’idée du même, le fait de rompre la glace augure les prémices d’une logique de subjectivation qui peut se matérialiser à travers l’agir psychique. Elément introductif de réponse.

 

 Même si elle se pare d’oripeaux de certains esprits critiques, la sanctification de la répulsion à l’égard du fondement psychanalytique se voit fléchir sans obstacle face à la complexité de l’analyse que dégage cette dernière.

Le traitement des questions est perçu de façon globale comme étant subversif dans la mesure où il aura pour seul fonction de titiller certaines convictions intériorisées englouties dans le surmoi collectif qui reste aux aguets. Il va sans dire  que le sujet parlant est un être relationnel et son attachement affectif devient une boussole qui structure son unité psychique.

Ceci dit, dépeindre la précarisation psychique et la frustration avec son lot de crises multiformes  devient chose aisée  dans la mesure où on cherche  à flirter avec l’abîme.

Les complaintes résonnent  pour  décrier la misère sexuelle, la logique du tabou etc; mais si  on discute  en essayant de piocher un peu loin tout en faisant référence à  Freud, les préjugés se feront  légion et le recours aux éléments de la médiocratie décrédibilisant le savoir psychanalytique se morfondra dans la pornographie  du temps présent qui aseptise la réalité sociale.

Devant cette mortification sociale, le «climat intellecticide » devient  une norme qui infantilise le sujet en le laissant  moisir dans une forme de détresse.

 Un lien social  ne pourra revitaliser une société, la rendant digne, que si les soins qu’elle se donne la peine "de prodiguer à ses membres", tiennent compte et prennent en considération la complexité de la structure de la subjectivité, qui caractérise l’espèce humaine. De fait, la rationalité psychique s’édifie sur une « science imprédicative »

Que peut-on dire sur  la psychanalyse  freudienne?  Pour éviter la subversion  moisie qui essaie de battre en brèche l’inconscient, l’enseignement freudien permettra  de préciser  l’organisation du psychisme à  partir de la subjectivité qui se différencie de l’individu. Autrement dit, il ne  pourra  s’agir d’individus que si la subjectivité sera réellement  acquise.

Avant  de retracer  les grandes lignes qui balisent le fondement de l’enseignement freudien, nous pouvons dire avec des psychanalystes qu’  ‘elle ne  peut  être d’aucune  utilité dans la mesure des critères de la morale et de l’aliénation sociale qui sont obsédées par la mise à bas de l’aliénation symbolique, due à la dépendance du signifiant. « Elle s’inscrit en faux contre toutes les techniques d’adaptation à la réalité qui est le produit de conceptions servant l’aliénation sociale. »

 Elle bat en brèche la notion de réalité qui est considérée, par toutes les idéologies comme une donnée objective et intangible, parce qu’elle est externe à l’individu, alors qu’il n’existe aucune réalité en soi, en dehors de la parole de celui ou de celle qui la rapporte et la restitue à sa façon ». Dans   le traitement de cette question nous pouvons dire  que le symptôme subjectif  est bien différent du symptôme organique.

Pour bien résumer, il faudrait dire que plus l’histoire individuelle ne s’éclaircit, plus les rapports qu’elle entretient avec l’Histoire et les rapports sociaux se précisent et se clarifient pour mieux établir les fondements des articulations entre les deux aliénations : symbolique et sociale.

 En effet, devant l’impensé  d’un  certain  progressisme frelaté, se solidifie la pornographie du charlatanisme ;il  trouve aisance dans la perpétuation des ravages de l’interdit qui fomente la frustration tant individuelle  que sociale , étant donné  que la structure de l’inconscient se met sous les auspices du langage , pour paraphraser Lacan  « ça parle malgré moi ».

 La clinique de  la parole  met en  relief continuellement « le manque à être »,ce qui  pourra  nous permettre de dire  que parler c’est la négation  de l’être ; à perte définitive de l’être, ou toute essence ou origine pré établie  sera «troumatisante», autrement dit, «cette opération n’est possible que si la fonction paternelle est mise en jeu grâce à la mère »

Cette réorganisation  des croyances qui consiste à promouvoir la subjectivité pour la manager avec l’idée de l’inconscient demeure lettre morte chez bon nombre  de progressistes, ils  débilitent leurs discours en se vautrant  sur des spéculations indigentes et étalent à grand  renfort  leur   méconnaissance  de la différence du  lien entre  fonctionnement cérébrale et psychique .Sujet   que je vais traiter dans un prochain article ,il abordera la question de l’amour en psychanalyse.

Il va sans dire que la dynamique conflictuelle est une assise qui fait éclore l’échange d’une existence subjective. Le centre de gravité du corps social même « affectivé » s’équilibre dans  le flot de significations d’un imaginaire social  qui  se contracte en s’involuant en une énonciation et promeut«  lalangue », inhérente à la subjectivité.

La source réelle de l’engendrement de la cogitation  qui s’invente à notre insu  permet  d’imaginer l’inconscient  comme structure langagière, pour le dire autrement « le sujet est parlé plutôt  qu’il ne parle ».

De fait, la multiple logique d’incorporation sociale trouve connexion  avec l’habitus au sens du sociologue Pierre Bourdieu, tout en étant porteur d’une science imprédicative « inconscient ».

 Pour préciser la question d’Œdipe, Freud a utilisé le mythe grec d'Œdipe pour montrer que la structure subjective, celle qui renvoie au sujet  et à l'inconscient, est présente partout du fait qu'elle est insaisissable immédiatement.

 Elle est liée à la question fondamentale de l'interdit qui la caractérise et qui, sans passer par un écrit comme la loi sociale (droit) détermine la vie de  tous les êtres parlants et de chacun d'eux. Elle est active tout le temps et « se trouve illustrée dans les mythes, comme dans les contes et les légendes de n'importe quelle société dite humaine, parce que soumise à l'ordre symbolique ».

«L'ordre symbolique signe la fin du réalisme objectif » de type animalier et met tous les êtres parlants devant la nécessité de passer par des médiations et des métaphores pour expliciter ce qu'ils veulent exprimer. 

En effet, cet ordre symbolique qui regorge la fonction, RSI:REEL SYMBOLIQUE IMAGINAIRE, autrement dit,  le complexe d'Œdipe reste incompréhensible tant qu'on n'a pas abandonné « la logique de la raison classique, binaire qui domine les rapports sociaux »et les différentes vulgates psychologiques.

 A cet  égard Freud a utilisé un mythe pour illustrer ce qui n'est pas saisissable et compréhensible immédiatement: il métaphorise et illustre la structure de tout être parlant qui n'est plus seulement un corps biologique.

 Dans ce sens on pourra voir que dans le complexe d'Œdipe, il existe le résultat de la subversion du corps, de la biologie par le langage qui renvoie à « un ordre symbolique, distinct de l'ordre social. »C'est pour cette raison que quelles que soient les formes qu'un ordre social lui donne, l'Œdipe, qu'il soit africain, européen ou d'ailleurs est toujours caractéristique de ce qu'on appelle la condition humaine. «  La condition humaine est une notion trop idéologique » et ne rend pas compte avec précision de la structure qui produit du sujet, quelle que soit la société dans laquelle on se trouve. 

 Comme l’enseigne , bon  nombre de psychanalystes, pour bien saisir le concept de structure, il faut pouvoir se débarrasser de la logique binaire sur laquelle repose  et se développe un ordre social, intéressé par le rejet de cette structure, appelée inconscient et qui provient de la subversion de la biologie par le langage comme vecteur de l'ordre symbolique, c'est à dire d'un ordre qui transcende toutes les idéologies à l'œuvre dans une société  pour leur "mettre sous le nez" qu'aucune d'entre elles ne peut détenir la vérité.

 Le complexe d'Œdipe c'est cela aussi: aucune société n'est capable -même si elle se croit toute-puissante - de combler le vide qui résulte de cette subversion de la biologie, et qui se traduit dans la vie sexuelle des êtres parlants par le désir, inexistant chez les animaux qui ne connaissent pas ce processus subversif.

La logique binaire de la psychologie rabat ce processus logique à la petite histoire de papa et maman, qui ne sert que d’illustration pour concrétiser ce qui n'est pas saisissable d'emblée. Pour revenir  à la question  de la subjectivité, «c'est la sexualité au sens où elle implique un défaut irréparable que l'acte sexuel ne peut pas réparer ».

Enfin  dans cet élément d’introductif  quant  à l 'a pensée de Freud , je tiens à préciser qu’ il faudrait  «  désérotiser » son rapport avec la psychologie pour essayer d’aller dans les profondeurs de  la figure du père  chez Freud  et Lacan . 

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