?Comment  peut-on penser  le progrès 

 

 

Par Adnan MOURI 

Chercheur chroniqueur

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« Science sans conscience n’est que ruine  de l’âme » Rabelais

Le citoyen grâce à la technologie  a la possibilité de  dramatiser et  jouer sa vie, en se passant de  la routine et de l’ennui quotidiens.

De nos jours, l’homme se compare à un véritable acteur de théâtre vêtu d’un costume  approprié qui à chaque moment de la pièce participe au nœud de l’action en développant un discours.

En effet, par la rationalisation du savoir, l’homme s’est débarrassé de son comportement naturel pour développer  une attitude différente .D’autre part, l’être humain oppose nature /culture en précisant que la civilisation  est un véritable mythe créé  par l’homme .La culture est donc une mystification qui permet à l’être humain de croire qu’il n’est pas un simple animal.

En effet, à force de passer d’une activité à une autre , l’homme semble s’élever au-dessus des conditions animales en exploitant des actions naturels .Ainsi par exemple , travailler dans un bureau est une activité factice  et non naturelle car l’espèce parlante  n’est pas  comme l’animal soumis  au conditionnement  des instincts , comme le disait le philosophe Karl Marx  «  tandis que l’animal est seulement présent à la nature , l’homme  est capable  de se la représenter : ce qui distingue l’architecte le plus maladroit de l’abeille la plus habile  ,c’est que l’architecte porte d’abord la maison dans sa tête ».

Pour ainsi dire, il peut la modifier en adoptant les comportements dans les situations les plus complexes  et les plus originales  qui auraient pu dérouter tout autre animal pour reprendre Voltaire  «  l’homme est un être lointain ».

La citation de Marx met en évidence le rôle de l’intelligence, dans ce que Rousseau a appelé « la perfectibilité », l’homme doit comprendre l’invention et le progrès technique.

Cela dit, depuis l’apparition des premiers outils , l’homme ne cesse de la fabriquer en introduisant une double médiation entre lui et la nature , il ne se contente pas d’agir par instinct , il met en exergue la mémoire  des expériences passées , il compare , il utilise des concepts et des raisonnements pour favoriser l’intelligence .Les paléoanthropologues qui ont étudié l’origine de l’homme affirment  que les premiers véritables outils désignent  l’apparition de l’homme comme étant sujet pensant et parlant.

En un mot le langage n’est pas seulement une partie de la culture, il en est d’abord la condition comme le souligne l’ethnologue Claude Levi Strauss, il doit constituer la base de toutes les autres symboliques, le langage, écrit Lévi Strauss, apparait comme une condition de la culture dans la mesure où cette dernière possède une architecture similaire à celle du langage.

Au fil des ans, l’être humain a fait preuve d’ingéniosité et d’habilité .En effet c’est grâce à son  génie que le savant français Denis Papin a pu démontrer que la vapeur d’eau pouvait être transformée en force motrice

.Mais au -delà  du caractère positif que procurent les éléments de la vie moderne, il en résulte que sa structure est en train de passer de vie à trépas, en raison de son matérialisme technologique qui ne cesse de damer le pion au processus culturel.

 La technologie fait preuve de domination idéologique qui  corrompt notre univers en épousant la valeur d’une nouvelle «  idole sociale », comme disait le sociologue Herbert Marcuse dans l'homme unidimensionnel, " la rationalité technique  et scientifique et l'exploitation de l'homme sont liées l'une à l'autre dans des formes nouvelles de contrôle social'. En un mot lorsque  les rapports sociaux sont pensés  en terme  de machine  le lien social finira par "méconnaitre le "sens  véritable de l'histoire'' et  de l'existence des hommes.

Qu’en sera- t-il de la société algérienne qui se noie dans le déferlement  technologique  qui favorise à son tour une atomisation sociale ?

La mise en continuité de cette  norme technique qui  embrasse la nature du progrès constitue  l’indication totalitaire  du fanatisme du marché, une jouissance mortifère qui  favorise  « une société  du mépris » pour  reprendre Honneth. De  fait  la technique sous l’impulsion   de la rationalité instrumentale uniformise le lien social, cette « société du risque » Ulrich Bek, ne pourra que consolider cette prolétarisation de l’imaginaire. Pour ne  pas s’enliser dans les arcanes du fanatisme du marché,  l’économiste Polany prônait le "désencastrement" de l'économie -, qui menace la société et l'environnement.

De nos jours la  matérialité du savoir  technologique se vautre dans une logique utilitariste ;  faisons  un survol sur   cette intelligence artificielle qui devient une religion.   Pour  comprendre  la dépréciation subjective, je cite  l’exemple de l’intelligence qui devient idéologique  

L’informatique comble le manque à mémoriser et à calculer, et le numérique, désormais, le manque à décider. Trop de paramètres interfèrent pour que l’homme puisse décider d’une solution à un problème en pleine connaissance de cause. L’ordinateur peut le faire à sa place la philosophe Cythia fleury dira : « on  va liquider la pensée humaine en se remettant à une machine. »

A cet  égard, nous pouvons dire avec un  psychanalyste la machine n’est pas naturellement intelligente,  par contre les être parlants qui vont nier l’inconscient  vont utiliser la  machine  pour penser  qu’elle est plus intelligente que l’humain. L’intelligence  c’est  une façon de forclore l’inconscient ; on considère que c’est la schizophrénie qui sera un modèle de libération.

Comme  la machine   ne va pas sortir  l’humain de sa débilité, je cite  le philosophe Eric  Sadin  sur  la siliconisation du monde, il dira : « C’est toute une philosophie du managérial qui est à l’œuvre, laissant croire en l’avènement d’un nouveau monde de l’entreprise, non plus fondé sur des structures pyramidales tendanciellement prescriptives et coercitives, mais sur le génie de chacun, libre de s’exprimer et de s’enrichir de celui des autres, sur un  fond de bien-être, d’échanges et de convivialité partagés. » 

Cela  dit, il ne s’agit  pas  de remettre en cause les prouesses technologiques  mais comme elles  partent  d’une récusation de l’inconscient,  ça ne peut  pas être une victoire sur l’inconscient  à vouloir « suppléer au défaut du rapport  sexuel », elle ne va pas réaliser ce rapport.    A  cet égard  comment définir  «l’humanité », c’est le défaut du rapport sexuel,  la libido est  l’énergie  qui vient du monde.

De fait, La machine  ne pourra  pas régler ça parce que le vide échappera toujours.

 

SMS : l’anticipation du deuil  de la parole

« Le numérique, comme « monnaie » universelle de notre civilisation, favorise énormément les dispositifs qui participent à la «financiarisation» de l’humain » Roland Gori, la Dignité de penser.

La mise en avant de l’artificialité  des sms  dans la vie quotidienne de  chaque  citoyen, fait en sorte que l’espèce parlante  ne peut cogiter qu’au moyen   de son écran tactile  qui l’absorbe entièrement.

Le sms  joue un rôle patent dans le façonnement du confort personnel, en intervenant à plusieurs niveaux aussi bien dans la vie personnelle que professionnelle.

Ceci dit, l’accroissement  des atouts technologiques ne cesse d’envahir l’espace public en étant au cœur de l’identité sociale où chaque individu se doit de consacrer une énergie croissante à la détermination des domaines d’utilité technologique.

En effet cette mise en perspective technologique s’aggrave au fronton de l’institution sociale ; l’utilisation de cette technique est bien cette étoile qui guide la population dans le ciel normatif du confort personnalisé.

 Sous l’effet  de ce cataclysme  qui  fait  montre de «  modernité liquide » pour reprendre Zigmund Bauman, la structure langagière   grande  pourvoyeuse  d’idées dans le raffinement  de la subjectivité, et les lapsus,  subit à son tour cette émulation maligne  entre le besoin d’une parole  qui passe    par le cri , les inflexions de la voix  au tapotage  des sons  du  tactile  qui anémie  le sens  des nuances.

Il faudrait  dire   que le discrédit dans lequel  nous pouvons tenir «  cette dépossession cognitive » vient  du fait  qu’elle se   détache  de la réalité subjective  en plongeant le sujet parlant dans une  forme d’autisme  social.

Devant le déferlement  technologique  qui n’est  pas réglé uniquement par  la rationalité, le  bon sens  ne peut servir d’auxiliaire pour mettre en évidence  le caractère positif  des passions.  

Cette profusion chaotique des sms  annihile les expressions des nuances  du langage verbal ; de ce fait la subjectivité  souffre doublement d’une précarisation  de la vie psychique.

Cette caractéristique de «  textos »  permet  une comparaison  qui explique que le  langage est semblable  à une bibliothèque  où il n’y a aucun ouvrage  dans son rayonnage.

A cet effet , il serait  aisé de dire  que l’intelligence  silencieuse  de l’acte de la parole  se trouve dévalué  et  risque davantage  d’égarer  la structure de l’inconscient   qui décrypte les pulsions ; celles-ci dictent votre quotidien, le moi n'est pas maître en sa demeure, « ça est toujours plus fort que moi, et je prends surmoi ».

Le psychanalyste Jeau Sibeud dans son article  «  la séparation » dira « Maintenant, tout le monde ou presque, textote. C'est moche comme verbe. Je préférerais textoyer, c'est plus élégant. Mais, beaucoup plus dynamique, tentons le deuxième groupe (textir), voire le troisième… il s'en fallut de peu que je ne lui textusse… du verbe

textoir, rejoignant voir, dire, entendre et toute sorte de verbes bizarres comme falloir mouchoir. Au présent, « je textois » a quand même plus de gueule que « je textote ».

L'auteur de texto ne s'embarrasse pas de l'imparfait du subjonctif, il simplifie : je t'M, suis cho, T ou ?...La simplification scripturale poussée, fait du texto le seul écrit que je connaisse avec lequel on parle. Cependant, aussi radicale soit elle, tirant l'écrit du côté du signifiant, elle n'ôte ni structure grammaticale, ni ponctuation. Cette dernière s'est même enrichie des

Smileys. »

Outre la dévalorisation  de l’orthographe , le projet de création artificielle  de l’excès  de  langage par sms  permet  de dénoncer  le caractère  cauchemardesque  du  conditionnement  de  l’individu , ceci dit ,le caractère utopique  de l’écriture  des mots n’est pas aussi exempte de domination .

A cet égard le sociologue Said Saboun dira « Il est vrai que le SMS rédigé avec des abréviations ne rend pas service à l’orthographe. "Les messages sont écrits d’une manière déformée avec un mélange d’arabe et de français. Nous constatons, cependant, que nous acceptons actuellement ce phénomène car ce qui semble être important pour les rédacteurs des SMS, c’est le contenu des messages à envoyer.

 Les gens optent pour les abréviations car c’est plus pratique et plus rapide à faire. Bien sûr d’un point de vue purement sociologique, les abréviations SMS sont une réalité issue du besoin de faire parvenir un message le plus vite possible. « En revanche, d’un point de vue linguistique, le langage SMS représente un phénomène négatif. Les règles de la langue ne sont pas respectées, ce qui génère de mauvaises habitudes lorsqu’il s’agit de rédiger des textes. »

Enfin devant les limites  de  la communication machinique  qui obéit aux injonctions de la rationalité instrumentale, il serait capital de mettre en évidence  ce que  le linguiste Ferdinand De Saussure avait  appelé «  phénomène linguistique ».   

             

 
 

Le selfie entre mode et délire

Le fait indéniable qui caractérise les sociétés  est bien celui de l’acceptation courante  de l’essor technologique qui  a façonné l’imaginaire des peuples.

La modernité technologique se ressent doublement  dans des sociétés, comme par  exemple en  Algérie, cette dernière se complaît avec aisance  dans la rente pétrolière    et ne boude pas son plaisir à se parer  d’objets technologiques  très sophistiqués.

Comme dans les réseaux sociaux, l’assise technologique  devient une soupape de liberté  qui permet à l'individu de s'émanciper  du joug de la tyrannie; il tente de se conformer au modèle de cette modernité dite technologie tout en se frayant" le chemin de l’espérance " qui le guide dans la création de nouvelles formes de socialisation, ainsi le sortir du carcan habituel.

Au fil des ans, les conséquences de ce progrès matériel ont- elles  revitalisé le lien social en luttant contre    la socialité anomique qui désagrège le champ social ?

Au-delà du machinisme qui obéit aux injonctions de la rationalité  instrumentale, l'utilisation du selfie  devient la pièce  maîtresse  dans son geste novateur ,une forme d’altérité où  la dimension  d'autrui devra être partie prenante  ; est-ce seulement une illusion   d'un moment, un bonheur éphémère  qui plonge les sujets  dans une forme de « psychotisation » de rapports sociaux ?

L’exemple  de la communication informatique qui met en valeur la prééminence de la raison Connectique  selon Soriano est  soumise aux exigences de l’omniprésente rationalisation économique.

La matérialité de Facebook ne danse-t-elle pas au   rythme de l’autisme  social et le selfie  n’explique pas-t-il  les dérives de l’individualisme qui ont injecté une dose insurmontable de schizophrénie dans la réciprocité humaine?

La psychanalyste Elsa Godard dira : « Le selfie représente un tournant dans l’histoire de la pensée. Avec lui, nous passons de la société du « Je pense », marquée par la prédominance du logos, à celle du « Je vois, je suis vu ».

 

Je donne à voir au lieu de chercher à expliquer. Il influence aussi la construction du moi dès le plus jeune âge. Le psychanalyste Jacques Lacan a élaboré le « stade du miroir », phase du développement où l’enfant découvre sa propre image dans le miroir et prend conscience de l’unité de son corps, de son être. Symboliquement, je postule que nous sommes passés du « stade du miroir » au « stade du sel fie »

Il  va sans dire comme le soulignait le sociologue Edgar Morin que  le déferlement technologique  est  cette langue « d’Esope » qui  favorise l’effet  de la progression et  régression   à la fois. C’est  à la société  de gérer  l’impulsion de    cette nouvelle dynamique  qui suscité une effervescence  de par le mode.

Devant l’émergence de la socialité numérique  qu'elle est la place de la communication sociale en Algérie ? Même si le tabou du musellement de la subjectivité a changé un tant soit peu de forme, le citoyen algérien  peut-il prétendre à  un petit bouleversement social et apporter  un regard neuf sur sa subjectivité  prise en tenaille dans une socialité anomique ?

Cette forme de modernité technologique a-t-elle réussi à l émanciper  des "routines d’obéissance "tout en se penchant sur  un individualisme positif créateur de sens?  

Dans   ce cas  de figure  nous constatons à l’instar  de certains philosophes et sociologues tel que Arendt , Habermas  qui mettent  en avant « la façon dont l’idolâtrie de la technique   modifie le rapport  de la société  à l’individu et de l’individu à la société  qui fait penser  que le tout doit être pensé  en machine. »

 Pensons à, l’arrogance dogmatique de la technologie qui met en place un effet progression/ régression ; cette langue d’Esope encouragera  à son tour  la rationalité instrumentale.

  l ‘essor de la neurobiologie  se prélasse dans la  médiocrité  ambiante. Par Le fondement de cette science,  la subjectivité n’a pas droit de cité, dans ce cas  de figure nous interrogeons la  santé mentale  qui ne peut pas être malade car il n y a ni agents bactériens  ni viraux  qui  peuvent rendent malade le mental contrairement  au cerveau qui peut être malade.

Nous pourrons dire que l’aisance neurobiologique  ne peut trouver son salut que si le savoir neurobiologique reste à sa place en  diagnostiquant des maladies comme l’Alzheimer, l'épilepsie etc

Comme le disait le psychanalyste Roland Gori « La sécurité par le gouvernement de la technique tend à remplacer le soin humain. »

Enfin Il faudrait dire que la périlleuse gymnastique qui détermine cette dépendance effrénée  découle du fait qu’il y a un refus de couper le cordon ombilical avec cette logique de calcul comme le dit Gori, quand on regarde l’histoire du bonheur, on constate que pendant une longue période il a été indissociable de l’autre, de la liberté politique,

Consubstantielle à la relation à l’autre. IL a toujours eu une dimension spirituelle et politique. Hannah Arendt a bien montré que cette conception disparaît quand les révolutions échouent.

Enfin la lutte «  contre  certains ayatollahs des sciences du comportement venus nous « expertiser » se mondialise en spoliant l’émergence  du sujet.

Beaucoup d’analyses se font sur l’acceptation courante de cette technologie qui fait le délire  et le délice des citoyens .Le corps éducatif se situe aux antipodes de ce fonctionnement, qui  ne va pas dans le même sens que l’apprentissage actuel  des enfants .Devant cet état de fait, la société algérienne  va- t-elle prendre en charge cette question ou bien au contraire façonner encore une fois son imaginaire dans la passivité ?

La lecture entre loisir et contrainte                                

« Je n’écris pas pour les paresseux »El Akad

Dans le monde, la lecture a une place prépondérante dans l’enrichissement  culturel  et le développement intellectuel des citoyens .C'est un des loisirs qui permet l'ouverture vers le monde et  prodigue une quiétude morale.

L’épanouissement   culturel favorisé par les connaissances  acquises à travers différentes lectures ne peut que renforcer  l’équilibre psychique et permettre aux lecteurs d’être réceptifs et curieux de savoir et de connaissances loin du repli sur soi.

 Dans un article  intitule  ce que lire fait u cerveau la psychologue Diane Gualbaud nous dira  que" Lire des livres aux tout-petits, c’est bon pour leurs méninges ! «  Les jeunes enfants issus de familles adeptes de la lecture montrent des signes d’activation neuronale plus élevés dans une région de l’hémisphère gauche du cerveau que leurs pairs du même âge. »

Une évasion temporaire  ne peut être que bénéfique surtout si elle est rythmée de récits vraisemblables ou de connaissances diverses; en un mot joindre l'utile  à l’agréable.

Entre passetemps  ou loisirs  reposants et instructifs l'individu ne pourrait que se réjouir de tirer profit de ce moment délectable.

La lecture  pourrait se situer  entre  analyse et sens critique ; elle forme une sorte d’alliance entre l’écrit et la pensée.. De ce fait, la lecture livresque réconcilie chez le lecteur, imagination et rationalité. Dans ce cas de figure, l'art de la lecture fera preuve d'une imagination créatrice désinhibitrice comme le disait Kafka " le livre doit être la hache qui brise en  nous la mer gelée. «En un mot  la lecture est l’acte de réflexion qui aiguise le sens de l’autonomie.

L'esprit et la subjectivité s'émancipent des "routines d'obéissance" en gardant dans leur  sein une individualité géniale censée rompre avec la politique des dogmes et de l'interdit de penser.. Ce geste créateur "de sens "renvoie réflexivement  à la liberté d'expression qui demeure encore à l'état embryonnaire dans notre pays.

En effet, pour contextualiser la dimension culturelle  de la lecture en Algérie, nous constatons sans exagération qu'elle  devient une passion inutile.

Au-delà de l'aspect éducatif boiteux, cette forme de dévitalisation de l'art de la lecture trouve ses aises, d’une part, dans la  théorie de "la vacuité des sens" et d'autre part dans  la peur  de se heurter à la brutalité du monde réel   loin des visions fantasmagoriques qui infantilisent  le regard des lecteurs..

Cette  bousculade des idées pré conçues favorise le rejet parce qu'elles déjouent l'artificialité de la pensée et du langage. On avantage piteusement l'artificiel en préférant s'abriter dans la dimension narcissique.

Enfin, faire des lectures  sérieuses et porteuses de progrès loin du sensationnel qui se soumet au changement capricieux de la mode.. La lecture réflexive doit être prise en considération pour expliquer que  la lecture ne doit pas être qu'un loisir pour combler l'oisiveté, mais une arme pour combattre l'ignorance et l'esprit de suffisance.

 Beaucoup d’analyses se font sur l’acceptation courante de cette technologie qui fait le délire  et le délice des citoyens .Le corps éducatif se situe aux antipodes de ce fonctionnement, qui  ne va pas dans le même sens que l’apprentissage actuel  des enfants .Devant cet état de fait, la société algérienne  va- t-elle prendre en charge cette question ou bien au contraire façonner encore une fois son imaginaire dans la passivité 

                                                 

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