Langue Algérienne : de l’acquiescement au chuchotement  maternel 

 

Par Adnan MOURI 

Chercheur chroniqueur

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«Si la violence est la cause des situations sociales et politiques, quelle est donc la cause de la violence ?»F,Anti-Duhring 

«Nous sommes nés pour agir » Montaigne

« L’altérité  c’est  le sexe » Gérard Pommier

 

Refuser  de reconnaitre l’algérien comme une  langue, fait apparaitre  continuellement  la complexité du symptôme de la crise multidimensionnelle qui sévit en Algérie. Le Sociologue  Rabah  Sebâa, lors de la  présentation de son roman « fahla » rédigé en Algérien,  permettra de dire qu’il n’ y aura altérité  que dans   le prolongement de la   langue maternelle. De fait, la subjectivité, c’est la mise en évidence de la sexualité qui  implique «  un défaut irréparable » que l’acte organique ne peut pas réparer, cette  lecture clinique  démontre les limites de  la sexologie comme science prédicative.

Pour rester   dans l’ambiance de l’algérianité dans un milieu  contraint  décrite  par le sociologue Rabah Sebaa, j’essaierai à travers cette modeste contribution  de mettre des mots sur  des maux quant  à  l’asservissement de l’imaginaire, formalisé par « l’ignorance sacrée ».

INTRODUCTION

La  question du fanatisme dresse un tableau d’une abondante littérature  de répression. Cet aspect mortifère  démontre la pathologie sociopolitique qui lui  est consubstantielle.

Pour comprendre les réalités sociales intrinsèques liées à la radicalité du  religieux, il serait judicieux  de décrypter   les métastases de cette culture de l’homogène qui favorise  depuis l’indépendance  « la clôture sociale » et identitaire ; celle-ci  entraine journellement un « imaginaire leurrant «, entravant toute  forme d’autonomie. 

Dans ce sens il faudrait voir que la notion  du « je » contre la domination du nous et par conséquent la suprématie  de la langue de dieu, reste  prégnante  dans l’imaginaire social ;pour  paraphraser Freud « le « je » parcelle d’autonomie et d’originalité ».

Cette homogénéité sociale   favorise la négation de  tout conflit malgré  un système socio politique arrivant  à bout de souffle ; l’habillage de la structure sociale demeure ankylosé  par les modes  communautaires  qui reposent  sur la prédominance des liens de dépendance  qui  forment un surmoi collectif continuellement aux aguets, pour reprendre le sociologue Nair .

Contrairement au mode ‘’sociétaire ‘’ basé sur l’autonomie, le conflit  en un mot, ce que le sociologue Max Weber appelait « processus de « dissociation ».

Marx dans Grundisse faisait référence à la société  en mettant en relief la distinction entre communauté naturelle et communauté réelle ; il décrit  cette forme d’immaturité qui empêche l’individu  de couper le cordon ombilical  qui  le  lie  à son environnement. Citons à titre d’exemple la cérémonie du mariage  qui désubjective le couple. Cet aspect démontre l’influence « du grégarisme » entre les tribaux «  non individualisés ».Voire l’article publié dans la page acte psy, « les dérives de l’autorité parentale »

L’homogénéisation forcée  consolidée par la dictature « du même » pour reprendre Ricoeur ne peut  qu’exacerber la crise multiforme que subit le pays « crise identitaire, incommunicabilité, violence physique symbolique,  crise sexuelle etc.)

 Ceci dit,  fabriquer  ‘’un véritable malaise  dans l’identification ’où l’imaginaire ‘’populiste ‘’ constitue « une membrane protectrice », cette forme  de socialisation aux  abois amorce continuellement  l’enchevêtrement du politique,  du religieux et  de l’économique.

Il faudrait dire que l’imaginaire « vecteur de réel processus de sublimation »  fondé sur les questionnements infinis  en vue de se débarrasser de l’identité héritée, voire l’analyse  judicieuse  d’Amin Malouf  dans les identités meurtrière[i]qui décrit  avec justesse   les impositions identitaires qui deviennent aliénantes ; il démontre  que    la prise en compte  de l’individualité  demeure encore méconnue pour ne pas dire inconnue  comme le disait le sociologue Kadour Zouili .

Il faudrait affirmer  sans emphase  que l’émergence  du sujet  a encore  du mal à se frayer  un chemin  puisque même la petite  frange  progressiste se complait avec aisance  dans  cette «  modernité  liquide »  ZBauman et reproduit   «  la facho technique »pour reprendre Pasolini .

Il faudrait dire   que cette logique  qui guide  les esprits  n’est pas  seul e face  au fanatisme  du marché   qui    se base sur  la dictature de l’actionnariat. Prenons comme exemple la communication informatique  qui met en valeur « la prééminence de la raison  connectique  »comme le disait Soriano,  elle est  soumise  aux exigences  de « l’omniprésente rationalisation économique ».

Sur cette lignée, le psychanalyste Roland Gori passe au crible cette médiocratie  qui veut  « masquer tout autant sa haine  de  la théorie  et de la pensée  critique, ce qui ne peut que montrer le désaveu de leur corruption subjective », cet aspect déliquescent   favorise indubitablement «  un individualisme désocialisant ».

Dans ce climat « intellecticide », l’urgence et l’immédiateté quand ce n’est pas l’émotionnel/ sensationnel dominent le champ médiatique des  pays occidentaux. Dans notre pays, un des principaux enjeux réside donc dans la remise en cause de ces tendances lourdes aggravées par une censure encore plus pesante ainsi que par l’autocensure qui en découle.

Devant  un système politique moribond mais dont l’agonie soit dit au passage s’éternise et prend des allures chaotiques, en cas de perpétuation, risque de devenir cataclysmique ; la prise en compte du concept  de liberté  est fétichisée voire gadgétisée pour reprendre Antonio Gramsci « la crise, c’est quand le vieux meurt et que le neuf  hésite à naître ».

 Par le biais  de cet esprit pendulaire entre logique de perpétuation  et mouvement  de transformation radicale on définit l’imaginaire comme « puissance d’institue »r.  Le psychanalyste Castoriadis  avait centré  sa réflexion  sur les conditions  de libération de puissance en vue de créer  de nouvelles significations censées libérer les individus des significations instituées ».

 De ce fait, jouissant parfois d’une « identité virtuelle » le lien social  va plutôt « refouler » que rompre avec les identités passées   en essayant de débiter  les principes  canoniques  du communisme ; le cas  de la gauche en Algérie  voire l’article publié,   Gauche en Algérie : coquille vide , journal carrefour d’Algérie

 Par cette homogénéisation qui bat  en brèche l’hétérogenisation le peuple  devra se  dissoudre dans  la « mêmete »   « faisant de l’autre  une « méta catégorie de l’altérité ». Dans  ce sens un sociologue  en utilisant  une métaphore  dira  que  la société civile  est encore dans ses langes » 

La communication  sociale  en Algérie marquée  par  une violence  symbolique.

Il  va  sans dire  que  le paysage socio politique  est confronté  à une pluralité  de fléaux  qui n’est  pas sans incidence  sur  la vie psychique du citoyen.

 Cette atomisation du corps  social  démontre journellement que  la question   du dialogue  social, demeure semblable  à un périple semé d’embûches  à  cause du musellement  de subjectivité  qui fait  le lit  de « la désémancipation sociale »  pour reprendre Tozel.

Alors  comment   peut-on mettre  en relief  l’émergence du sujet  dans un système  où tout est  « enchevêtré politique / religieux ? Devant  cette perception ankylosée  par  la « clôture identitaire » comme disait Enriquez , la parole libre  se confronte  au bégaiement de  la pensée  qui  jette  le sujet  dans les ornières  du  fanatisme .

En d’autres termes   comment favoriser  l’autonomie du sujet  face au joug de  la tyrannie  de la violence symbolique  où « penser veut dire  adhérer »comme le souligne Pierre Legendre.

Cette mortification  sociale favorise l’incommunicabilité  qui fait  « parler le  sujet plutôt qu’il ne parle ». Cette ‘’vacuité des sens  favorisera  l’effritement des solidarités  et par voie   de conséquence la déliquescence «  des contre-pouvoirs ».

Pour préciser  davantage  notre propos, nous affirmerons  que   pour  pouvoir   sortir    des  sentiers  battus  ‘’ des mécanismes de désubjectivision multiformes, il serait  à notre sens  judicieux  de réhabiliter  les forces agissantes du sujet  pour mettre en valeur  la quintessence   de l’esprit critique  et l’émancipation sociale  comme catégorie structurante  du cercle vertueux  démocratique .

 Cette « régénération démocratique » couplée  avec la  notion du  « je »  comme  «   étant une parcelle  d’autonomie et d’originalité » comme disait  Freud  va sans coup  férir  amorcer l’émergence de l’interaction sociale  « créatrice de sens » .Dans ce sens  le champs  social  devra  mettre  en  valeur la  dimension  citoyenne  qui  aura pour  but  d’esquisser  une  ‘’éthique  humanisante’’

Comme  le dit  Gorz   « cette  réalité révèle le poids  de contradiction  de l’autonomie  au sein de l’hétéronomie », cette hypothèse  devra  questionner   « la conjonction singularité   altérité » dans ce milieu. Dans  ce sens   comme  le disait le sociologue  Alain Touraine «  la subjectivation étant la pénétration  du sujet   dans l’individu  et  donc la transformation  partielle  de l’individu  en sujet. ».

A titre d’exemple ,  le cas  de la langue  algérienne  qui demeure tabou .

Cette socialité anomique  ne cesse de porter les stigmates d’une pensée qui s’enlise dans les ornières du dogmatisme le plus servile ; de ce fait, le musellement de subjectivité et son corollaire le monolithisme de la langue et de l’identité n’a fait que renforcer l’asservissement d’un imaginaire leurrant qui obéit aux injonctions d’une pathologie sociale occupant  le paysage algérien.

Avant d’aborder la structure langagière qui favorise en soi une politique de «  glottopocide »                                       , il serait judicieux de mesurer l’impact du manque de communication qui par sa violence symbolique a perverti le projet pédagogique qui reste au demeurant à la solde de certains réactionnaires dogmatiques inféodés à la tyrannie de l’ordre  religieux refusant d’admettre le brassage culturel de l’Algérie ; l’arabisation subit de plein fouet un assèchement conceptuel provoqué par l’idéologisation qui l’uniformise voir la cléricalise.

Cette présentation succincte de la réalité sociale ankylosée par la castration des sens démontre amplement que la pratique hégémonique du rejet de l’altérité favorise en soi une réalité conflictuelle du tissu social dans sa globalité. Il va sans dire qu’elle ne cesse de démontrer le caractère artificiel de l’homogénéité de la langue qui produit sans coup férir des effets pervers quant à son instrumentalisation ; pour paraphraser le linguiste Abdou Limam « …la science est l’œuvre des hommes et non pas des langues, les langues ne font que consigner  pour l’éternité ce que les hommes  découvrent et formalisent… »

Le contexte dominé par l’instrumentalisation de la langue  basée sur une rationalité hégémonique relève d’une organisation qualifiée  de « panoptique »  et  ne fait que confirmer la logique instrumentale de la langue dans laquelle le projet éducatif évolue.

En effet c’est dans un contexte de paupérisation croissante et de crise d’identité profonde, comme le souligne Camaillri « une identité imposée est une identité aliénée, que le champ social de plus en plus embrigadé subira les conflits autour du sens à donner au dialogue social qui demeure continuellement à l’état embryonnaire. »

Ce refus de rompre avec cette pratique hégémonique agonisante mais très présente peut s’expliquer à notre sens par le déficit de légitimité du pouvoir en place .Cette démarche rampante qui  met en relief l’incommunicabilité est continuellement ponctuée par l’exacerbation des tensions sociales dans le processus éducatif.

 En effet nous assistons à la dégradation manifeste de l’enseignement, tous paliers confondus et  « à l’apparition d’analphabètes trilingues » comme le souligne le linguiste Dourarii ; autrement dit, le processus d’intégration des différentes catégories sociales par le musellement de la subjectivité et l’instrumentalisation de la langue arabe a en permanence  le rôle d’amortisseur de luttes sociales en voulant « congeler » les contradictions sociales.

Ce refus de changement de logique totalitaire peut alors s’expliquer par la fossilisation des représentations qui se conjuguent par deux pulsions de mort qui poussent à la séparation et à la décomposition.

Dans ce cas de figure, la rencontre des systèmes de valeurs fondamentalement différents est en permanence la base d’une « dynamique pathologique » entre ce qu’on peut nommer innovateurs et conservateurs.

Pour éviter une interprétation réductrice, nous préciserons que la réalité sociale est bien plus complexe et qu’il ne s’agit nullement pour nous de la cloitrer dans l’imaginaire qui prévaut le fanatisme ; à cet égard le psychanalyste Amin Hadj Mouri , dans son article,dit «  des frères aux fils ou la périlleuse infatuation ….. » ; « je dirai prétendre être algérien c’est accepter d’être pas tout. Ainsi la proposition qui consiste à dire  que je suis arabe et musulman est tout aussi fausse que celle qui prétend  que je ne suis ni arabe ni musulman parce qu’algérien, selon l’analyse du psychanalyste, cette logique s’appuie sur la faille qui caractérise la structure subjective  tant qu’elle est déterminée  par le langage ,agent de la division du sujet et partant du nouage des registres réels , symboliques et imaginaires  .Selon lui , ce nouage constitue aussi bien la structure du sujet que le lien social à travers les discours qui ont cours dans une société ; il posera la question suivante , A cause de quelques éléments qui caractérisent le discours et le lien social dominants, le discours des intégristes a-t-il pu advenir , et surtout être adopté par un grand nombre d’algérien »

Cette réalité dominée par une « socialité anomique » produit une culture de société « entrouverte ; fortes pesanteurs de valeurs anciennes et difficultés d’appropriation de nouvelles seront  à l’origine du renforcement du repli identitaire qui s’inscriront dans le rejet  de l’altérité.

La présentation d’une expérience de changement dans la valorisation de la darija (dialecte algérien) nécessite d’explorer le terrain de la subjectivité qui demeure  méconnu face à la tyrannie de l’ordre religieux qui désarticule la subjectivité du sujet  «  aôudoubillah min quawlat ana »( je proscris au nom de dieu le « je ») ;ceci  montre « une forme linguistique qui s’oppose au développement », Marcuse

Comme le remarque le linguiste Claude Hagege « contrairement à ce que  racontent les religions, les langues était déjà distinctes quand elles sont apparues  et rien ne permet d’affirmer  que les  langues d’aujourd’hui  sont issues d’une seule et même langue d’origine 

En d’autres termes , comment déterminer le statut de la langue dans cet espace national ?Les impératifs de la structure langagière devront à notre sens subir un traitement de choc pour se débarrasser des entorses du monolithisme ambiant qui délite l’apprentissage des langues .Les nouvelles exigences  de la société passeront nécessairement par la rupture du cercle vicieux de l’instrumentalisation de la langue arabe ; la mise en place de la « daridja » dans le cursus scolaire en phase de négociation ne doit pas  rester un vœux  pieux mais devrait revêtir l’autonomie chez l’apprenant.

Atteindre cet objectif ne peut évidemment se concevoir sans le développement d’une puissante capacité de conceptualisation à partir d’analyses socio-linguistiques concrètes sur la question de la langue maternelle.

Steven Pinker dans ses travaux de linguiste  disait que les langues naissent et se reproduisent par le simple fait qu’elles sont natives ; il ajoutera que c’est parce que les enfants accèdent au langage articulé en réinventant la langue immédiatement disponible que cette dernière est maintenue en vie.

La mise en avant de la langue native ne vient pas du néant en  ayant un passé très riche ; Abdou Limam dans son livre «  le Maghrebi darija »nous apprend que notre langue mère était « le punique » langue de la grande Carthage .Ce chercheur stigmatise les réactionnaires  qui voient dans la darija  une pure création du colonialisme , et il ajoutera  que ceux qui prônent de telles âneries se refusent à admettre l’ histoire de ce pays. Ils rejettent l’idée que le Maghrébi a été une langue de littérature et de diplomatie depuis le IX au moins . Pour lui l’Afrique du Nord a porté deux langues natives et maternelles depuis au moins deux mille ans : l’ancêtre du berbère et l’ancêtre du maghrébi. Pour ainsi dire  l’action libératrice   du sujet   doit impliquer  la remise en question  «   de la conscience fausse » véhiculée par  la pensée unique  en essayant  de ‘’conjuguer’’ savoir  de production  et savoir  de réflexion’’  comme le disait  Habermas.

 Le bâillonnement de la liberté individuelle  qui  plonge  le lien social  dans « le mi citoyen mi sujet reflète  l’inexistence  de la société civile. En  se focalisant sur  la pernicieuse question  identitaire ,  le champs socio politique ouvre la voie  à la  radicalisation, citons à titre d’exemple  la multiplication des espaces  réservés à la prière  sur les lieux de travail  ou l’appel à la prière  qui se  fait cinq fois par jour à la télévision algérienne quitte à interrompre le programme .Afin de   situer le débat, nous reproduisons ci-dessus  une partie de l’article  du sociologue  intitulé « la littérature d’expression  Algérienne une redécouverte de soi »

C’est le dessein, pour ne pas dire la mission politico-sémantique de ces notions patoisantes et affreusement mutilantes. Alors que les langues reconnues politiquement sont, immanquablement, affublées du statut de conjoint du pouvoir. L’algérien ne l’est pas. Mais n’est pas un dialecte non plus. Il n’est pas un patois, n’est pas un jargon, encore moins une quelconque sous-langue. Le confiner dans cette étroitesse, c’est reprendre l’argument fallacieux des promoteurs de l’arabisation pressée, qui avaient reconduit, par paresse de l’esprit.   

 Cela dit pour bien visualiser la découverte de soi , il conviendrait de repriser la notion de civilisation pour dire que cette dernière provient de ce que les êtres parlants ne sont pas programmés une fois pour toutes comme les animaux et les végétaux, ils sont confrontés jusqu' à leur mort au "manque à être". Et la façon dont ils tiennent compte de ce dernier les fait soit évoluer, soit régresser. Lorsqu'une culture dénie et dément le manque à être, elle conduit à terme à la barbarie. 

De  fait pour reprendre l’enseignement Lacanien  je dirai Parler c'est accepter la négation de l'être : la perte définitive de l'être (ou de toute essence ou origine établie et préétablie) est "troumatisante". Cette opération n'est possible que si la fonction paternelle est mise en jeu grâce à la mère. Les autismes montrent que l'incorporation du langage n'est possible que si le mot (symbolique) tue la chose et la représente, lui donne son existence (abstraction). Cette opération intellectuelle et symbolique est corrélative de la fonction paternelle: le Père est mort et c'est sa mort qui lui permet d'être toujours présent sous la forme d'un interdit qui dépasse tous les interdits sociaux. 

Cette négation anime un processus qui permet au langage, matérialisé par la langue maternelle, de libérer le corps de son seul déterminisme biologique.  Comme le souligne  le psychanalyste Amin Hadj mouri , « C'est ce processus qui est mis en défaut dans les autismes infantiles.  la négation (pas d'être ni d'essence) installe l'aliénation symbolique : le trou ou le défaut, ou le manque ou la béance, renvoie à une altérité interne, un Autre (le sujet) qui cohabite avec le moi (l'individu).

Enfin, en  arrêtant un balayage qui mérite un long développement, je dirai  que le renforcement de « lalangue « devra  être cette dimension créatrice  chez le sujet  parlant.

 

 

  

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